Pardon, je n'ai pas dû tout comprendre, j'ai dû rater le coche. Pourtant c'est un prix Goncourt ?
Je me suis perdue dans ce livre, pourtant divisé en trois parties bien distinctes. Chaque partie traite d'une femme, une femme perdue dans une situation s'empirant, entre France et Sénégal : pourtant le temps et l'espace m'ont semblé complètement distordus et j'étais sans cesse confuse de cette profusion d'informations et de détails qui ne m'ont rien apporté dans chaque récit. J'ai croulé sous le poids de cette écriture chaude, lourde et étouffante comme un jour de canicule. Une belle écriture cependant, qui me plongeait parfois dans l'état d'esprit de chaque personnage : mais depuis ma place de lecteur, je ressentais surtout un malaise, une pitié et un inconfort notables. Lire ce roman a été pour moi un travail, une mastication, plutôt qu'une distraction.
Trois récits aux histoires inachevées : bon okay pas de problème c'est écrit de cette manière. Mais chacune d'entre elles m'a laissé un goût amer. Encore si ce goût avait été le même pour les trois ! Non non non, à chaque fois il était horriblement différent. Pour le fond d'une histoire terrible, véritable descente aux enfers (Khady). La forme d'une autre, à la fin très fade s'il vous plaît, où j'ai eu l'impression de partir en véritable hors sujet question focus (Fanta). Ou l'irrésolution des problèmes d'une autre, accompagnée d'une mise en contexte se révélant absolument inutile, me laissant croire que son récit est tout à fait sans intérêt (Norah).
J'avais également osé espérer que ces trois femmes auraient un lien réel entre elles dans les récits : que chacune réapparaisse fortement dans l'histoire de l'autre, qu'elles se connaissent, développent des liens : pas vraiment puis qu'elles sont vaguement évoquées ou apparaissent comme des figurantes fantôme.
Elles ont cependant en commun ce lien de femmes à forte identité, désacralisant des figures, hantant des esprits ou gardant en elles la fierté d'être elles. Mais bon : c'est tout ?