J’ai lu ce livre pendant mon année de bac de français en tant que lecture cursive car rentrait dans le thème marginalité et plaisir romanesque.
Ce récit de trois femmes subissant des injustices, cherchant à conserver leur dignité malgré leur position de femmes africaines et luttant face aux traitements reçus par l’homme marque les esprits. Ces trois histoires nous peignent le rapport homme-femme, que ce soit dans la structure familiale ou tout simplement dans le déroulement de toute une vie,dans une société patriarcale comme au Sénégal, où la violence va être normalisé à certains moments et la lâcheté de ces hommes jamais pointée du doigt. (On a l’exemple du père de Norah ou de Khady face à la cruauté des hommes notamment dans sa situation de prostituée.)
Cependant, une nuance est apporté avec le deuxième récit qui est très appréciable dans la mesure où on nous montre cette violence, ce rapport de force plus subtil et psychologique avec un homme français ramenant un femme sénégalaise avec lui en France, qui se proclame pourtant pays des droits de l’homme.
Pour en revenir au contexte dans lequel j’ai lu ce livre, il me sert à écrire cette critique : la marginalité présente chez les "méchants" hommes de cette histoire et la réaction en face de ces femmes apporte tout ce plaisir romanesque. Marie Ndiaye réussi à nous expliquer -parfois avec trop de lourdeur- toute la complexité de ces femmes et de ce qui les fait finalement tenir face à la dureté de la vie.
Malgré le plaisir lié à lire ce livre, une critique serait sûrement la première histoire pas assez exploitée à mon goût et la seconde a l’inverse qui prend une trop grande place dans le livre, parfois pénible à lire à force de description de la personnalité et de la mentalité de Rudy ; intéressante mais barbante à force.