Le contexte historique que permet la lecture de ce journal personnel, pendant la guerre du Vietnam, de la jouissance sans entrave, du stupéfiant-roi et de la divine bouteille, où il n'y a pas que de la pomme, est intéressant. Les introspections et inquiétudes de cette jeune femme pour son amoureux enrôlé dans un conflit qui tourne au désastre émeuvent, mais découvrir tant d'aléas personnels et parcelles d'intimité déconcerte ; et le fait qu'il soit rapporté par deux tierces personnes qui commentent, de temps à autre, ce qu'elles découvrent en même temps que le lecteur, lui rappelle sa situation de voyeur. A l'odeur de soufre originelle, cet aspect malsain s'y ajoute. J'ai eu un peu de mal, je l'avoue, bien que les considérations conjoncturelles et générationnelles ont leur intérêt.