Après avoir beaucoup aimé "Une bête au paradis", roman paru en 2019, je me faisais un plaisir d'aller plus loin dans l'oeuvre de Cécile Coulon avec "Trois saisons d'orage" couronné par le Prix des Libraires en 2017.
Comment celle dont j'avais tant apprécié, entre autres qualités, l'acuité du regard porté sur le monde rural, a-t-elle pu écrire cette bien fade saga familiale sur trois générations ?
Des personnages stéréotypés semblant tout droit sortis de la Collection Harlequin telle que je l'imagine, l'opposition entre gens du cru et "gens de la ville", une nature qui broie les hommes qui ont la prétention de la dominer, cela et mille autres choses évoquées à grands traits, le tout résumé avec sobriété en quatrième de couverture de l'édition de poche par l'hebdomadaire L'OBS : "Une histoire comme un paquet de dynamite dont un démon caché aurait allumé la mèche."
Là où certains ont donc trouvé "un paquet de dynamite", je n'ai vu le plus souvent que du remplissage de papier avec de pesantes redondances, pour ne pas parler de répétitions, ayant notamment trait aux portraits idylliques des deux personnages au centre de la révélation finale, le jeune paysan Valère et la mère de son amoureuse, Agnès, traductrice quadrilingue de vingt ans plus âgée que lui.
Le découpage en courts chapitres portant chacun un titre, "Un soir au village", "Les enfants qui s'aiment" ou encore "La famille de Maxime", associé à des phrases lourdement explicatives ou inutilement illustratives ne contribue pas à atténuer l'impression de suranné déjà instillée par la platitude de l'intrigue.
Une déception à la hauteur du plaisir éprouvé à la lecture de "Une bête au paradis".