Trois sorcières (Mémé Ciredutemps, Magrat et Nounou Ogg) reçoivent un bébé, en réalité le fils de Verence, roi de Lancre qui vient d'être assassiné par le duc Kasqueth, qui présente certains symptômes de la folie et a une épouse sadique. Elles refilent le bébé à une troupe de théâtre. Mais le royaume va mal sous la férule de Kasqueth, enfin plus mal que d'habitude. Ce dernier a une idée diabolique : envoyer son fou engager une troupe de théâtre renommée pour que Hwil, nain dramaturge, écrive une pièce qui ridiculise les sorcières. Pendant ce temps, ces dernières accélèrent le temps pour faire grandir Tomjan (le fils de Vérence), qui est devenu un acteur au pouvoir de persuasion surnaturel. La troupe de ce dernier vient à Lancre avec la pièce. Les sorcières, horrifiées de la représentation archétypale que la pièce fait d'eux, décident de la saboter en faisant perdre la mémoire du texte aux acteurs. Mais les fantômes du chateau en profitent pour s'engouffrer dans leurs esprits et dénoncent à la face du public la vilénie de lors Kasqueth, qui devient fou. Même la mort, venue chercher des victimes, est assez déboussolée. En définitive, le fou, qui est le véritable père de Tomjan et lui ressemble, décide de prendre sa place.
J'ai bien aimé
- le côté loufoque : ces bandits qui montrent leur permis d'exercer et vous donnent un reçu, voire rendent s'ils ont pris plus que leur quota ; ces autres bandits qui chialent, terrassés par le pouvoir de persuasion de Tomjan, sauf le chef - un critique né.
- les dialogues, savoureux de nonsense, et qui regorgent de traits d'esprit trouvaillesques. Presque tous les personnages parlent comme des débiles mentaux, c'est parfait.
- les références à Shakespeare, ça m'a presque donné envie de relire Macbeth, mais bon mon programme de lecture est chargé pour les 10 années à venir. Je ne vais pas tout lister, disons juste qu'il y en a beaucoup.
En somme, on a un de ces auteurs anglais farfelus à la Douglas Adams qui ont un talent naturel pour l'ineptie.
Alors, petit bémol : l'intrigue me semble cousue de manière bien lâche, et j'avoue n'avoir rien compris au stratagème consistant à projeter tout le royaume quinze ans dans le futur, ni même aux détails des motivations de tel ou tel personnage. Par ailleurs Pratchett s'adresse à un public ayant un minimum de culture : je ne pense pas que tous les lecteurs saisiront toutes les allusions littéraires, mais sans doute cela n'empêche-t-il pas de profiter du livre. Idem pour les références aux autres tomes de la série (l'orang-outan). Bref. La drôlerie des répliques, qui fusent de manière ininterrompue, fait heureusement oublier tout cela.