"Je suis en pleine santé et vide. Pas de rêves, pas de désirs. Je suis comme le fruit succulent et trompeur qui pend aux arbres de Californie. Un rayon de soleil de plus et je serai pourri."
Tropique du Capricorne est le monologue halluciné d'un type en marge, d'un loser magnifique, rebelle, écorché vif, d'une personnalité saturnienne.
Miller se révèle, coureur de jupons, violent avec les femmes, toujours fauché mais tout aussi prodigue, calculateur et surtout cynique.
Miller éructe dans une prose bien rythmée toute sa haine, toute sa rage, toute sa colère ; il démolit le rêve américain, la bêtise humaine, la laideur d'une société américaine absurde, cannibale, violente, prisonnière d'une frénésie de mouvement irrépressible lui évitant une nécessaire introspection.
Sa prose est un ferment de folie, une célébration du rêve en réaction à une civilisation sans surprise dirigée par une obsession néfaste de perfection.