D'abord, de temps en temps, il faut lire un Coben en anglais (si l'on peut), pour découvrir qu'il n'écrit pas si mal que les piètres traductions françaises de ses livres peuvent le laisser penser. Du coup, ce "Missing You" m'a semblé un poil au dessus de l'habituelle - et généreuse - production du bonhomme. La combinaison de plusieurs intrigues, qui opèrent à différents niveaux (dont l'inévitable - bâillement - retour en arrière sur la disparition d'un être cher qui se révèle ne pas être ce que l'on croyait - non, c'est vrai ?) fonctionne ici plutôt bien, ou en tous cas mieux que la plupart des autres livres de Coben. Le fait d'avoir fait de son personnage principal un policier (au féminin) ramène certes "Missing You" vers les rives du polar classique, mais s'avère finalement un bien, même si du coup, on retrouve ici des échos de nombreux thrillers récents ou non. Coben réussit également, pour une fois, sa "double fin" : d'abord une confrontation physique haletante entre une victime et ses bourreaux, pas loin des codes du récit de terreur ; ensuite, une conclusion suspendue - qui en frustrera certains, sans doute - mais qui évite le (trop) happy end habituel dans ce genre de littérature. Quelque part, après tant d'années à répéter les mêmes formules, on sent que Coben cherche un peu à se renouveler. On verra si les prochains livres confirment cet effort.
PS : Sinon, on peut toujours rejeter Coben pour ses habituelles tendances "réac" : Internet, c'est dangereux, être gay, c'est monstrueux (même s'il fait un effort sur ce sujet, cette fois), et surtout, surtout, une nostalgie rance d'une époque où "tout était mieux". [Critique écrite en 2015]