Twilight réinventé : à la vie, à la mort par GirlNumberTwo

Dans la préface l’auteure explique qu’on attendait d’elle cette préface pour la réédition des 10 ans. Mais voulant marquer le coup elle a souhaité refaire un chapitre de Twilight en inversant les rôles et – s’étant prise au jeu – a carrément refait tout le tome 1.
Une part de son ambition derrière tout ça était de prouver que Bella n’était pas une jeune fille en détresse toujours sauvée parce qu’elle était dans son rôle de fille et donc si les genres avaient été inversés l’histoire aurait été identique. C’est donc ce qu’elle a fait en changeant les sexes de tous les personnages hormis les parents de Bella.

Je ne m’étalerai pas sur le gnan-gnan de l’histoire, ça reste un enfant du premier.

L’expérience d’échange des genres était intéressante mais peu probante. Au final ça a fait ressortir les reproches qu’on peut faire à l’original que je ne sentais pas forcément. A savoir qu’avoir une fille dans le rôle de la mystérieuse, sublime, charismatique vampire et un garçon dans le rôle du maladroit solitaire et peu sûr de lui a fait ressortir le côté parent-enfant de leur relation.
En fait tout du long je ne trouvais pas leur couple touchant. On dirait qu’Edythe était la mère de Beau avec ses réactions à toujours vouloir le protéger et être celle dans le contrôle. Ce qui veut dire au final qu’Edward par rapport à Bella qui avait exactement le même comportement était donc aussi dans un rôle de papa-poule dérangeant.
J’imagine bien que ça paraisse évident pour tout ceux qui le reprochait dans le sens justement jeune fille en détresse mais bon. Ça ne m’était pas apparu aussi clairement.
Autre chose que j’ai le regret d’admettre c’est que toutes les histoires où un beau gosse peut aimer une fille un peu fade et lambda me paraissait longtemps comme crédible. Pourtant en échangeant les rôles j’ai trouvé ça tellement improbable et ridicule que ça m’a fait changer d’avis et je perçois/ressens mieux certains commentaires.
Les reliquats de fleur-bleue en moi en quête d’identification a été fort déçue.
Aussi je reste persuadée que même dans les relations de couple le pouvoir, la confiance en soi, la protection sont des caractéristiques masculines mais qu’on est inconsciemment incités à prendre tel ou tel rôle. Donc oui c’est dérangeant, oui leur couple ne me fait pas rêver, oui j’aurais aimé qu’au contraire ça prouve que tout est possible. Mais… on est trop matrixés, même avec la meilleure volonté au monde. C’est dommage, j’ai essayé de me forcer. Chaque fois que l’un parlait je le voyais en fille pour Beau et en garçon pour Edythe. Triste échec.

Donc oui le livre ne casse pas trois pattes à un connard mais ça se lit assez facilement et je trouvais ce jeu un peu superficiel quand même sympa et réussissant à amener un autre éclairage à l’histoire de base.
J’imagine bien toutefois que ce n’était pas l’éclairage que voulait y donner l’auteure mais bon parfois faut se rendre aux évidences.

Pour le récit en lui-même il reprend les mêmes étapes que Twilight sauf le final. Etant donné que je suis sûre de moi sur le fait que personne ne souhaitait garder du mystère : les Cullen arrivent trop tard pour sauver Beau et le venin contenu dans la morsure le transforme en vampire. Il se fait donc passer pour mort auprès de tout son entourage, assiste à ses obsèques et va vivre sa vie chill avec Edythe. Les chiens sont pas contents mais acceptent parce que ce ne sont pas les Cullen qui ont mis fin à la vie d’être humain de Beau, by-bye.
Ce remixage de la fin est le bienvenu pour ajouter un peu de surprise car je dois avouer que je m’apprêtais à lire en travers la fin car quand je touche la fin d’un livre je n’ai plus aucune patience, surtout si je connais la fin (ce qui n’est pas courant certes, fin). Par contre, je trouve ça un peu hors de la logique que Beau se fasse passer pour mort mais que les Cullen restent encore un an pour ne pas partir de manière trop suspecte. Parce que : Beau va devoir rester fort caché alors qu’étant nouveau-né il n’aura pas la même maîtrise et indépendance, et je trouve ça invivable. Et parce que finalement je trouve qu’on n’a pas assez bien discerné la peine que pourrait avoir Beau de ne jamais avoir revu ses parents pour leur donner un semblant d’explications/d’encouragements. Car en l’espèce avec Charlie ça s’est donc fini sur les terribles paroles qui lui brisent le cœur quand il part à Phoenix pour se cacher du vampire qui voulait le tuer.
A mon humble avis éminemment écouté dans les meilleurs cercles intellectuels de Paris, Meyer aurait dû pousser le bouchon plus loin (Maurice) en achevant Beau. Cette fin qui reste happy-end alors qu’il n’y a rien de prévu, rien de maîtrisé, rien de choisi, rien de vécu, ils se connaissent toujours à peine… Boarf quoi.