Ubik est une pièce tellement complexe que j'ai la flemme d'en relever tous les aspects, là maintenant, devant mon écran. Et puis il existe déjà pas mal de critiques qui expliquent très bien tout ça. Je vais tenter alors de faire un condensé rapide des raisons pour lesquelles j'adore ce livre.
Ubik est un récit d'anticipation intelligent où les dirigeants du monde sont des PDG et où le capitalisme a gagné toutes les batailles puisque les psy et précogs - sorte d'humains avec des pouvoirs télépathes - sont au service d'entreprises qui mènent des actions financières et de l'espionnage industriel. Tout tourne autour de l'argent et c'est d'autant plus intéressant que le héros est un mec fauché toujours obligé de demander des pièces de monnaie aux autres. (la pièce de monnaie, en plus, est un élément important du récit).
Ubik raconte tout un univers complexe à travers des dialogues et une intrigue qui ne prend jamais de pauses ! Une narration de malade que K.Dick maîtrise de bout en bout. On a donc un univers qu'on devine à travers des personnages et des personnages qui sont embarqués dans une aventure, ne prenant pas forcément en compte l'univers; univers qui sera, lui-même, totalement bouleversé. Rien que ça !
Ubik est une histoire qui se resserre comme un étau autour du personnage et du lecteur et qui distille une vraie frayeur. Le temps, la matière et les gens deviennent instables, à tel point que l'on perd complètement chaque repère mis en place. Un livre qui nous parle presque de schizophrénie. Le sentiment de ne plus appartenir à la réalité, et si même la réalité est incertaine, alors tout est incertain ! La question de savoir si K.Dick était lui-même schizophrène peut resurgir tout logiquement à la lecture de ce roman tant les sensations qu'il décrit sont proches de celles vécues par un malade.
Ubik bouleverse tout lors de son dénouement. Alors qu'on pense avoir tout saisi, comme une bouée au milieu d'un océan houleux, voilà que cette bouée se révèle factice et que plus rien n'est vrai. C'est après ça que les théories peuvent fuser et que les véritables réflexions peuvent sourdre, après avoir tourner la dernière page.
Ubik est le meilleur roman de science-fiction qu'il m'ait été donné de lire.