Premier subterfuge, au fil du texte, vous comprendrez à qui fait référence le titre. Les personnages de Joel Dicker présentent toujours un double visage. Côté Face, les bourgeois même les plus dynamiques et élitistes et honnêtes en apparence au sein d’une famille unie et parfaite dissimulent des secrets inavouables et surprenants. Il les décrit dans d’autres circonstances constituant la trame habituelle par les multiples retours dans leur passé semi-lointains et anciens. Le calendrier prépare la bombe à retardement de l’ultime vérité. Côté pile, les implications policières pas toujours claires et légales par rapport au délit annoncé ne se déroulent pas selon le cheminement limpide de la persuasion absolue. Au bout du quatrième roman de cet auteur, la technique de lecture devient primordiale : nécessité intrinsèque de mémoriser tous les personnages, leurs caractères, les participations matérielles, leurs opposition,s leurs envies, leur convoitises, leurs mensonges tout en gardant les pieds sur la terre du doute. Joel Dicker ne fait jamais dans la dentelle avec ses histoires. Le suggestif et la fragilité des personnages entretiennent le contexte psychologique, du moins notre perception qui consiste à préférer l’un ou l’une ou les deux mais, au final, Joel Dicker va déjouer nos certitudes. Joel Dicker : le braqueur des intuitions et déductions instantanées de ses lecteurs.