"In Fiji, so that the dead were not left alone in the next world, their loved ones were strangled in this one, the family reunited in the afterlife."
J'ai lu l'édition américaine de ce livre, en provenance directe de NYC !
Beaucoup de critiques de ce livre, à commencer par les commentaires avantageux imprimés sur la 4e de couverture soulignent trois points positifs et intéressants:
- La grande histoire des quatre amies
- Ce que le livre dit sur le fait de grandir en tant que femme dans les USA de l'époque (années 70/80)
- La réflexion, fil rouge du livre, sur le souvenir
Mais à mon avis l'essentiel est ailleurs, bien que lié à tout ça. A mon avis l'essentiel est ce que dit l'auteure sur la solitude.
Pour moi, ce que Jacqueline Woodson exprime, réside avant tout dans la fuite de la solitude. Chacun la fuyant à sa façon. La mère * SPOIL* en faisant revivre son frère, le père par la religion,Gigi par la mort, August par des amitiés fusionnelles puis de multiples relations sexuelles, d'autres dans la rue, par la drogue...
La mort, solitude ultime pour beaucoup, est d'ailleurs très présente. Beaucoup de gens meurent et les exemples ethnologiques de différents rituels funéraires sont du meilleur effet.
Et au final ce qui compte donc c'est de ne pas être seul. Le thème du souvenir a ici bien sa place, car c'est ce à quoi il sert dans cette oeuvre, à ne pas être seul. A faire revenir les morts, les disparus, voire les traîtres avant qu'ils n'en deviennent.
L'humain est un animal grégaire après tout. Qu'est ce qu'on fait tous à donner notre avis ici d'ailleurs ? Si ce n'est chercher à créer du lien, briser la solitude ? (Pas seulement bien sûr)
Et puis bon, l'union fait la force, surtout dans notre espèce.
Woodson trouve donc dans cette oeuvre un très bon moyen d'évoquer la solitude, sans jamais l'exprimer vraiment, mais en la plaçant partout.
Les plus malheureux ne seraient-ils d'ailleurs pas les même que ceux qui sont les plus seuls ?