Non mais t’es sérieuse Marguerite là ?
Encore heureux que t’ais pas pondu ça aujourd’hui, tu te faisais légitimement mitrailler sur place !
Donc un roman qui nous parle de la colonisation en adoptant exclusivement le point de vue du colon.
Les colonisés ? Ils sont sauvages, ils se reproduisent comme des sauvages, mangent comme des sauvages, ne prennent pas soin de leurs enfants, les laissant mourir sans plus s’en occuper, ils sont sourds (littéralement) au monde moderne et surtout aux pauvres petits atermoiements du colon qui lui connait l’échec et la misère, les colonisés n’ont pas ce genre de problème, ils sont sauvages on vous dit.
Processus de déshumanisation bonjour, pire, ils sont même invisibilisés puisqu’ils n’ont même pas de nom, même le caporal n’a que ce sobriquet.
Gneuh gneuh, « à l’époque c’était comme », elle a largement eu le temps de le réécrire pour l’augmenter et leur donner une existence. Entre la parution de ce roman et la mort de l’autrice, il me semble qu’il s’est passé deux trois trucs dans les colonies.
Passé cet écueil désormais difficilement pardonnable, le reste du roman est plutôt acceptable, l’enfermement mental de la mère dans sa vieille misère, les désirs d’évasion de la jeunesse, l’antagonisme entre des campagnes vierges et naturelles et des villes frénétiques de vices et de modernité.
Le tout avec ce parfum d'exotisme et d'histoire qui peut tant nous plaire quand notre vie contemporaine nous pèse trop.