Entre Kam et Ram, Suzanne, son frère Joseph et leur mère essaient tant bien que mal de vivre, entre crises de fou rire et crises d'angoisse. Un style très particulier encore en construction (quand Marguerite était encore Donnadieu), une histoire forte et poignante, et tous les thèmes récurrents de Duras déjà réunis : l'adolescence, la figure maternelle, l'Indochine et l'amour des hommes. Une histoire singulière, qui accorde une importance immense aux objets : la voiture, le bungalow, le diamant ... De beaux personnages, comme Suzanne, cette adolescente rêveuse mais téméraire, ou Joseph, le grand frère homme de la famille, bipolaire et violent, qui découvre étrangement qu'il possède un coeur. Tout le récit se centre sur le départ des enfants : quand ? comment ? pourquoi ? Le personnage masculin de M. Jo est pour moi semblable à celui de l'amant dans L'Amant, réprésentatif des hommes de la vie de Marguerite Duras en Indochine lorsqu'elle était adolescente.