Farce littéraire, pastiche à vous de voir !

Avis à toutes celles et tous ceux que les têtes de gondoles littéraires irritent, ce livre est fait pour vous !
10 écrivains, dont les livres se vendent comme des petits pains, ont reçu une invitation pour participer à un débat à Saorges dans un ancien monastère. Le tout sera animé par le présentateur phare du moment, Augustin Traquenard. Et voici Frédéric Belvédère, Michel Ouzbec, Amélie Latombe, Delphine Végane, David Mikonos, Kathy Podcol, Tatiana de Roseray, Christine Légo, Jean de Moisson et Yann Moite en partance pour les Alpes Maritime et un weekend qui forcément ne va du tout se passer comme prévu.
La première partie du roman, le lecteur la passe dans la tête de ces invités de marque. On se délectera de leur introspection entre réalité et extrapolation imaginative. Guillaume Chérel distille petites phrases assassines et bienveillance, en peignant un tableau sans concession de nos lectures, de leurs auteurs et de l’emballement médiatique qu’ils génèrent. Aux côtés de ces presque immortels une galerie de personnages haut en couleurs parsèment ce roman. Vous y rencontrerez entre autre Francesco, le guide italien, et la cuisinière médium qui communique avec Oscar Wilde et son neveu Arthur Cravan.
La deuxième partie du roman est largement emprunté à l’excellent « Dix petit nègres » d’Agatha Christie, en pastichant sa comptine. Guillaume Chérel, s’amuse et nous avec, de l’importance médiatique des auteurs actuels et de leur égo surdimensionné. Ce qui est génial avec ce roman c’est que forcément au milieu de tous ces noms il y en a qu’on aime bien. Alors quand l’auteur s’attaque à eux, le lecteur ne peut s’empêcher de se dire qu’il exagère. Mais quand il s’agit d’un auteur qu’on ne porte pas forcément dans son cœur, on jubile. Attention, ce n’est pas une dénonciation de l’édition actuelle mais plutôt une gentille satire du monde des livres et de leurs mentors médiatiques. On sent que l’auteur lui-même ne se prend pas au sérieux et dans la rentrée actuelle ça fait du bien.
Alors si comme moi vous voulez terminer un roman par un éclat de rire salvateur, plongez- vous dans la lecture d’ "un bon écrivain est un écrivain mort "de Guillaume Chérel