Au départ, j’avais vraiment pas envie de lire ce livre. Il m’était proposé parmi la sélection Goncourt (je participe au Goncourt des Lycéens), et franchement ça me tentait pas.
Sauf qu’en participant à un autre concours de littérature, je me suis rendu compte que ce livre était aussi dans la sélection, et pour le coup, la lecture était obligatoire.
Le truc, c’est que c’est un livre qui parle de Romain Gary. Et je n’ai jamais lu de livre de Gary. En fait, tout le livre « Un Certain Mr Piekielny » (si j’ai bien écrit), repose sur quatre lignes du livre « La Promesse de l’Aube », une sorte d’autobiographie romancée de Gary dans laquelle il évoque un homme Piekielny. L’auteur, François-Henrie Désérable, fan absolu de ce livre raconte donc son enquête pour retrouver ce fameux Piekielny qui habitat numéro 16 de la Rue Grande Pohulanka à Vilnius.
Sur le papier, ça a l’air génial. Même si je n’ai pas lu le livre de Romain Gary (j’espère que ce manque de culture évident ne m’a pas fait rater quelques détails), ça avait l’air sympa !
Et… c’était sympa. Mais sans plus. En fait, l’auteur, Désérable, raconte sa vie, son enquête, sa famille, sa femme, sa passion pour le hockey etc… Et j’ai rien contre ça. D’ailleurs, c’est sans doute ce que j’ai le plus apprécié dans ce livre. Quand l’auteur prend le temps d’expliquer qui il est, je trouve ça très bien, ça permet un réel attachement à l’auteur, donc au personnage principal qui plus est, le narrateur.
Y a vraiment un effort qui est fait pour qu’on se sente émotionnellement impliqué dans cette recherche obsessionnelle et passionnelle de ce certain Mr Piekielny.
Mais l’enquête tourne en rond.
Le truc, c’est que Désérable n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il a bien quelques dossiers par-ci par-là, mais au final, rien de vraiment concret. Et ce n’est pas de sa faute, et il tente même un truc assez audacieux pour combler ce vide : imaginer ce fameux Piekielny. Imaginer sa vie, son métier, comment il est mort, son caractère. Cette réflexion sur ce que pourrait être Piekielny, c’est pas débile. Sauf qu’encore une fois, ça tourne en rond.
Désérable nous le décrit barbier, nous décrit comment il rase les barbes, comment il se comportait auprès d’un étranger, etc… Mais ça n’aboutit à rien. Ce qui me gêne, c’est que j’ai plus le sentiment de lire du remplissage qu’autre chose.
Et comme Désérable n’a rien à dire de Piekelny, il parle de Gary. Sa visite chez Kennedy, son apparition chez Apostrophe de Bernard Tapi, ses mariages, la guerre. Mais encore une fois, il comble beaucoup de choses par manque d’information. Tout le passage chez Kennedy est superficiel. C’est un passage avec quelques moments amusants, mais qui est finalement inutile au propos. Qu’en ai-je donc à foutre que Kennedy matte le cul de Jean Seberg si en plus, je n’ai pas la certitude que ça se soit bien passé ainsi ?
Oui, c’était amusant, mais à aucun moment, je n’avais réellement envie de tourner la page. Pas de suspens, pas de nœud dramatique, une simple enquête qui tourne en rond et un narrateur qui raconte sa vie pour combler le vide. Au final, je suis allé au bout du livre parce qu’il le fallait, mais pas par plaisir. Je ne sais combien de fois je l’ai laissé sur le coin de mon bureau ou au fond de mon sac, pour le ressortir une semaine plus tard et lire quelques pages avant d’abandonner une nouvelle fois. La lecture n’est pas désagréable, mais ça n’accroche pas.
Alors il y a bien cette révélation finale vraiment excellente (difficile après de différencier la vérité du mensonge dans une biographie après ça), mais il m’en aura fallu du temps pour que je sois surpris lors de ma lecture.
Donc voilà, Un Certain Mr Piekelny, c’était pas désagréable, mais carrément passable. Il est clair que d’ici une semaine, j’aurai oublié et serait passé à autre chose.