Il est beaucoup question d'Un certain M. Piekielny en cette rentrée littéraire et cela doit ravir son auteur, un certain M. Désérable (hum) dont la modestie ne semble pas la principale qualité même si elle est contrebalancée par une admiration que l'on présume sincère pour Romain Gary. Mais plutôt que d'écrire une énième biographie du double "goncouré", FHD a trouvé un angle original en menant l'enquête pour découvrir qui était ce Piekielny, brièvement évoqué dans La promesse de l'aube. Pourquoi, pas, après tout, et la prose du romancier fait un temps illusion, jusqu'à ce qu'il avoue que sa quête n'a rien donné et qu'il n'y a plus qu'à se perdre en conjectures. Ce qu'il fait au demeurant avec talent sur un certain nombre de pages avant de se répéter inutilement mêlant digressions de tous ordres sur la vie de Romain Gary (c'est parfois amusant), sur l'écriture (inégal), sur l'histoire de la communauté juive de Vilnius (éclairant) ou ... sur sa propre existence de hockeyeur/écrivain (narcissique). Et le livre navigue ainsi à vue, rarement déplaisant quoique souvent assommant par les tentatives désespérées de l'auteur pour paraître brillant et spirituel (il y parvient parfois, voir le récit de la fausse émission d'Apostrophes). Cela ressemble fort à un exercice de style, que l'on peut difficilement qualifier de roman, qui finit par s'étirer en longueur et qui, bien entendu, ne répond pas à la question de savoir qui était M. Piekielny. Ou même s'il a vraiment existé. Ce n'est pas important ? Oui, on a bien compris, mais qu'est-ce qui l'est vraiment alors dans ce livre ? L'hommage à la littérature comme mensonge suprême et sublime face à la réalité ou celui du génie de Romain Gary ? Oui, bon, cela ne méritait peut-être pas autant de pages, alors.