Un épisode international par BibliOrnitho
Lord Lambeth débarque à New York avec son cousin pour une première visite en Amérique. Il possède sur lui une lettre de recommandation pour Mr Westgate qui reçoit fort bien les deux anglais. Mais la ville étant écrasée de chaleur, l’américain conseille aux jeunes gens de suivre la bonne société new-yorkaise dans sa villégiature de Newport – ô combien plus fraiche.
C’est dans cette station balnéaire huppée que Lord Lambeth fait la connaissance de Bessie, sœur cadette de Mrs Westgate. Il en tombe immédiatement amoureux bien qu’il s’en défende devant son cousin chargé de les surveiller, lui et son cœur d’artichaut. Car Lord Lambeth, marquis de son état (et futur duc de Bayswater lorsque Monsieur son père ne sera plus), n’est pas très intelligent. Pas sot, mais sans imagination, naïf et fort peu cultivé. Avec lui, on peut craindre une bêtise, un élan inconsidéré préjudiciable dans sa haute position.
Alertée, Madame la duchesse s’empresse de rappeler son fils à la maison sous un prétexte fallacieux. Mais c’est reculer pour mieux sauter car quelques mois plus tard, la jeune fille et sa sœur aînée débarquent à Londres. Retrouvailles : Lord Lambeth est toujours empressé. Par contre, Bessie affirme n’être pas intéressée. Ni par le jeune homme au visage d’ange, ni par sa fortune (ses châteaux, ses cabriolets…) et encore moins par sa très haute position sociale. Personne n’y croit bien évidemment : une jeune fille du XIXe n’a d’autre préoccupation que son mariage qu’elle espère le plus avantageux possible. La frangine surveille donc sœurette de près et le lecteur attend la demande en mariage qui ne saurait tarder. Demande en mariage qui est formulée dans la dernière page du roman et que Bessie…
« Un épisode international » est l’antithèse de « Daisy Miller ». Bessie Alden se veut être le pendant de la jeune américaine délurée qui fit scandale parmi les personnages de la bonne société européenne. Ce court roman pointe également les importantes différences qui opposent la société du Nouveau Monde à celle de la vieille Europe qui apparaît comme conservatrice, étriquée, rigide face à la grande liberté dont jouissent les jeunes américaines.
Une nouvelle agréable qui me confirme une nouvelle fois l’urgence à relire Daisy Miller à côté de laquelle je suis passé.