Été 2020, Michigan. Alors que le monde est mis à l’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19, le travail de manque pas à la cerisaie Nelson. Pour Lara et Joe, cette parenthèse inopinée est marquée par le retour de leurs filles à la maison, comme un cadeau inattendu qui leur permet d’en profiter un peu plus avant qu’elles ne quittent définitivement le foyer familial. Alors que la cueillette bat son plein, Lara égaye ce travail harassant par le récit de son histoire d’amour avec Peter Duke, célèbre acteur, le temps d’un été, avant qu’il ne soit connu.
Je ne connaissais pas Ann Patchett et je découvre avec plaisir sa plume douce et poétique qui invite à la méditation sur l’amour et la famille au travers d’un texte emprunt de nostalgie. Alors qu’elle déroule le récit de jeunesse de Lara, s’y entremêlent délicatement les questions d’avenir de ses filles qui, toutes dans leur vingtaine, se posent les mêmes questions que leur mère à leur âge sur l’amour, la famille et le travail, auxquelles viennent se greffer les problématiques de notre époque.
L’alternance entre les deux époques vient créer un sentiment d’intemporalité plaisant qui plonge dans la nostalgie de tout ces instants passés plus ou moins proches. Cela renforce l’idée que les moments qui comptent le plus sont ces petits riens du quotidien qui façonnent notre chemin avec bien plus de force que les grands évènements.
Un été à soi n’est pas un roman vibrant d’énergie et ne cherche absolument pas à donner des leçons, c’est plutôt une histoire méditatif qui invite à se poser pour profiter de chaque instant, à savourer chaque moment et à ressentir chaque émotion pour mieux apprécier le quotidien et la vie en général.