Le policier est devenu tellement codifié que réussir à s’en tirer demande un véritable talent. Zygmunt Miloszewski tape juste avec Un fond de vérité.
Theodore Szacki, procureur et tout juste divorcé, à quitté Varsovie pour rejoindre la petite ville de Sandomierz. Mais alors qu’il commence à s’ennuyer, il fait face à une affaire de meurtre : une femme tué devant une synagogue, selon un ancien rituel juif. De quoi faire ressortir des tensions ?
Le roman repose sur un socle certe classique, dans son enquête, mais aussi sur des bases historiques, religieuse, et social. Les tensionsentre le peuple juif et les nationalistes polonais sont fortes et ce dont va se servir l’auteur pour cuisiner une intrigue qui vous prendra à revers dans sa résolution. Et si elle parvient à nous prendre, c’est justement parcequ’elle se base aussi sur les habitudes des lecteurs, sur la culture du blockbuster que l’on a maintenant tous, au point d’en oublier parfois la simple émotion du moment. C’est aussi uen idée qui gouverne le roman : l’émotion du moment, la plus palpable, celle qui résonnera en fond et empêchera Szacki de résoudre l’énigme parcequ’elle est trop forte. Celle qu’il va finir par suivre. Bien écrit en plus, le roman n’est peut-être pas si sombre qu’il le parait. En réalité il l’est encore plus…