"Un hiver à Wuhan" d'Alexandre Labruffe est un récit qui ausculte notre consommation, en tentant de la regarder depuis l'autre bout du monde. Labruffe glisse dans un rapport fantasmatique à la réalité, mordant et terrible. Dans ce journal, le monde bascule, comme pour éclairer l'avenir de notre rapport d'ogre au monde. Derrière "l'enlaidisneylandisation" de la Chine, Labruffe évoque la nôtre. L'avarie, la dématérialisation d'un matérialisme total, la tyrannie de la seule consommation comme ultime liberté dans un monde où ne s'orchestre que le vide à mimer nos rêves défunts. Un monde qui dénie les effets qu'il engendre, à l'image de la crise sanitaire qui frappe Wuhan, et semble plonger nos existences encore plus profondément dans la dystopie. Labruffe ramène avec lui la crainte d'un avenir psychotique, désinfecté mais pollué et encore plus cahotique qu'il n'était. Le fameux monde d'après dans lequel nous avons basculé !