Un jour viendra, couleur d’orange, titre emprunté à Louis Aragon (et magnifiquement chanté par Jean Ferrat) est un Delacourt comme l’auteur a l’habitude de nous en offrir. Un regard humain sur le quotidien des hommes et femmes de notre temps. Avec leurs attentes, leurs espérances, leurs actions ou soumissions qui veulent changer le monde ou acceptent le rôle de vaincu.
C'est avec un réel plaisir - que je dois à la confiance de #NetGalley, France et des Editions Grasset - que j'ai renoué avec l'écriture de cet auteur. Toujours avec un phrasé limpide, empathique, Grégoire Delacourt accompagne ici le combat des gilets jaunes, les illusions et désillusions, les résiliences et abandons, la pertinence du combat ou la relativité des engagements.
L’auteur plante son décor dans une famille quelque peu perdue par la crise, la lutte pour l’emploi et puis, drame, en ‘cerise sur le gâteau des difficultés à gérer’, un enfant autiste, un enfant que le père ne sait comment prendre et porter vers un futur.
Tout le livre est le reflet de notre époque, de ses combats, utiles, inutiles, disproportionnés par rapport aux enjeux. Dans une société en manque de repères, y compris de repaires, les forces vives se dispersent, se dilapident aux vents des certitudes, miroirs de nos ressentis immédiats et, parfois, dépourvus de tout sens critique.
Avec Un jour viendra couleur d’orange, Grégoire Delacourt signe une chronique de plus de notre temps, de ses envies, besoins et espoirs qui, le plus souvent, ne peuvent se concrétiser qu’à travers des ruptures, souvent douloureuses, et des ouvertures de nouveaux champs relationnels à construire.
Un jour viendra couleur d’orange est un miroir de notre temps. A nous d’accepter de s’y mirer, ou non, et de décider de construire l’avenir qui répondra aux questions suscitées.
Si la lecture de ce roman est assez facile, la réponse qu’il nous invite à poser l’est moins. A nous de nous montrer à la hauteur de ce récit !