« On ne choisit pas plus d’où on vient qu’on ne choisit sa famille. Au poker, on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu’on peut échanger et deux dont on ne peut pas se défaire : sa famille et sa terre natale. »
Celestial rencontre Roy à l’université. C’est un séducteur, elle reste sur ses gardes. Rien ne se passe. Quatre ans plus tard, il vient par hasard dans le restaurant où elle travaille à temps partiel. Elle se souvient de lui. Il l’attend après son service. Bientôt, ils se marient. Issus de milieux sociaux différents, ils s’aiment mais ne sont pas tout à fait en phase avec leurs visions de l’avenir. Celestial est ambitieuse et consciente de sa valeur personnelle, Roy est dynamique mais plutôt traditionnel, il se voit père bien vite et aime à flirter. Après un an et demi de mariage, certaines frictions commencent déjà à peser dans leur couple. Alors qu’ils rendent visite aux parents de Roy, à Eloe (« Je ne suis pas en train de débiner Eloe. Il suffit de prendre un peu de recul pour constater que ça pourrait être pire. D’accord, c’est en Louisiane, pas vraiment une terre d’opportunités, mais c’est aussi aux États-Unis et, quitte à être noir et à galérer, autant que ce soit en Amérique. »), Roy décide qu’ils dormiront à l’hôtel, car le courant ne passe pas trop entre sa femme et sa mère. C’est la police qui les réveillera au petit matin…
La 4° de couverture en dit plus mais comme je ne les lis jamais (ou en diagonale), j’ai bénéficié des surprises de cette intrigue dense et je trouve que c’est mieux quand on ne sait pas trop où on va. Je conseille donc d’éviter d’en savoir plus avant de lire ce roman qui ne déçoit pas.
On y dissèque à la fois la réalité de la notion de couple et celle d’être noir de nos jours dans le sud des États-Unis.
La plume est toute simple, terre-à-terre, et saisit parfaitement l’attention et l’intérêt du lecteur (avec – cerise sur le cake – un long passage épistolaire, miam). Recommandé par Oprah Winfrey et Barack Obama, ce « Mariage Américain » débarque en France et va y trouver ses lecteurs, sans aucun doute.