Un thriller policier pas comme les autres, on peut dire d’Un moindre mal qu’il a des personnages forts et profonds et en plus l’étude de leur psychologie augmente considérablement l’intérêt du lecteur. Je suis resté sous le charme de cette intrigue à multiples facettes du début à la fin. Nous sommes dans les années cinquante à Cape Code. Une série de meurtres d’enfants est commise et l’enquête débute, on voit arriver en « renfort » le personnage trouble de Stasiak et on comprend rapidement que la police locale représentée par Warren va être quasiment hors jeu. Une rivalité entre Police d’Etat et la police locale fait apparaître des inimitiés qui vont se révéler dangereuse dans un climat de corruption. J’ai apprécié le personnage intègre, honnête et franc de Warren qui nous change de la plus part de ses collègues à la moralité douteuse. C’est un personnage superbement bien construit et j’ai aimé sentir ses propres fêlures même lorsqu’il fait tout pour être le flic et le père parfait. Warren est naturellement bon et ne peut rester sans rien faire face à l’injustice et le comportement inapproprié de certains de ses collègues corrompus. Il devient de ce fait une cible parfaite. Les thèmes abordés par l’auteur sont nombreux, avec en tête, l’homosexualité, la religion, la toxicomanie, les maladies psychiatriques. Il y a de très belles choses écrites sur ces sujets avec un style simple et posé quasi poétique. Pourtant ce livre n’est pas fait pour les âmes sensibles, les meurtres sont macabres et durs à encaisser dès lors qu’il s’agit d’enfants. Le rythme est juste parfait, il y a de belles montées en tension et des chutes qui nous laissent expérimenter la frustration. Dans la dernière partie du livre, il y a un crescendo en puissance dont l’intensité correspond à tout ce que j’aime trouver dans un final. Un excellent moment passé dans l’univers de Joe Flanagan. Bonne lecture.