Bonne pioche

Natalie Barney est une auteure dont j'ignorais tout. Je vous l'avoue, de vous à moi, dans l'intimité de ma critique : j'aime chercher aux hasards des recueils de poésie dans ma bibliothèque municipale. J'en prends un tous les deux mois, au hasard et il m'accompagne quelques temps. Parfois j'ai des belles surprises, souvent je rencontre des auteurs médiocres, il faut bien le dire.

Natalie Barney fut une des rencontres que seul le hasard peut offrir. Cette francophone, d'origine américaine, une des dernières à tenir des salons littéraires, a offert à la littératures quelques recueils d'aphorismes marqués de la poésie grecque antique. Femme libre, indépendante, dotée d'une âme profondément sincère mais manquant parfois d'une finesse d'esprit dans les enjeux philosophiques, Natalie Barney est une personnalité forte qui ne laisse pas indifférent.

Son style, jamais loin de la poésie mais revendiquant l'aphorisme m'a éblouie. Si certaines œuvres peuvent sembler trop rapides, d'autres ne peuvent cacher leur puissante profondeur. Réflexion sur l'amour, regard avec espérance et dédain sur soi-même à travers le temps qui passe, liberté chérie. C'est une âme avec quelque chose d'antique qui est ici montrée. Natalie Barney est une réelle poétesse, quelqu'un qui sait montrer son univers intérieur et l'universaliser. C'est beau et c'est puissant.

Je n'ai mis que 6 car le format même d'Un Panier de Framboises est déjà récalcitrant : c'est une compilation posthume de textes publiés du vivant de Natalie Barney. Difficile donc de trouver pleine satisfaction avec ce genre de format. Surtout qu'en le sachant on sent bien le changement d'ambiance parfois.
Autre point : Barney est une vraie poétesse, ce n'est pas pour autant LA poétesse, on peut voir des défauts, ne pas apprécier certains points. Tout n'est pas parfait. Enfin, je l'avoue, c'est une note après une première lecture (parfois deux ou trois pour certains poèmes) et je pense que plus je vais me penser sur l'oeuvre de Natalie Barney, plus je vais l'apprécier ! Clairement, un poète ne se laisse pas si facilement avoir du premier coup.