Je ne connaissais pas Sarah McCoy mais j’en avais entendu beaucoup de bien alors je me suis lancée dans ce roman. Un livre, deux héroïnes. 1859, Sarah Brown est une des filles de l’abolitionniste John Brown. Celui-ci fait de l’abolition de l’esclavage le but de sa vie. Sa fille décide de suivre ses pas. Elle sait qu’une maladie la rendue stérile. Elle ne sera jamais mère. Elle veut trouver un autre sens à sa vie. 2014, Eden et son mari traversent une grave crise de couple. Éden est épuisée physiquement et nerveusement par son parcours du combattant pour tenter de tomber enceinte. Elle est prête à tout abandonner, quitter son mari. Elle est au bout. Pour se relever, il faudrait accepter cette stérilité dont elle ne parle jamais à personne. Et se trouver une nouvelle raison de vivre. Deux époques, deux femmes, deux histoires en résonance. Ce qui unit les deux femmes en apparence c’est leur lieu de vie, la nouvelle maison d’Eden où elle trouve une poupée, vestige du passage de Sarah 150 ans auparavant. Mais ce qui les relie surtout, c’est la stérilité et la manière très différente donc chacune va vivre cette « condamnation ». Sarah va y sacrifier sa vie personnelle, Eden, dans un sursaut, va comprendre qu’elle peut être heureuse malgré tout. En cela chacune est assez représentative de son époque. Mais évidemment, le plus grand intérêt du livre réside dans l’évocation des causes de la guerre de Sécession. Moi qui adore l’Histoire, j’ignorais tout de ces abolitionnistes qui par leur combat parfois sanglant avaient précipité le déclenchement de la guerre civile. De ce point de vue, les deux histoires n’ont pas le même intérêt. On se passionne pour le passé, moins pour le présent. Un peu comme dans les livres de Victoria Hislop même si la construction narrative est différente. En tous cas, la partie historique est passionnante.