Quelques temps après la découverte de cet auteur via le roman "Le bâtard", mon avis reste inchangé : avec mon background littéraire, l'évidence d'un croisement entre les romans noirs de Jim Thomson et certains Faulkner ou Flannery O'Connor s'impose à moi.
Différence notable avec "Le bâtard" - et il n'y a qu'à lire le résumé pour s'en rendre compte : on s'enfonce encore plus dans le grotesque tant les situations narrées atteignent un haut degré de décadence morale et une déroutante inventivité paroxystique.
Le traducteur (par ailleurs universitaire spécialiste de l'auteur, semble-t-il) le précise dans la préface : il y a une volonté de Caldwell de choquer le lecteur des années 30 et cela se sent (on croirait parfois voir un sale gosse faire des grimaces et voir jusqu'où il peut aller pour attirer l'attention).
A la lueur de ces éléments, je doute que ce roman soit le reflet d'une frange de la population américaine de l'époque, celle que les critiques nomment les "white poor and trash". On est dans une pure fiction qui n'a de sens que parce qu'elle sert d'outil à un auteur qui semble avoir cherché à pousser la littérature de l'époque dans ses retranchements.