Les Anges de la téléréalité

Je suis en train de le lire, et, finalement c'est plutôt passionnant ! Enfin cela l'était au départ.

Au départ je trouvais cela plutôt intéressant de voir la politique "de l'intérieur". De découvrir comment les 5 dernières années s'étaient déroulées. Comment un président a grimpé les marches du pouvoir.

Et au fil des pages (j'en suis à plus de la moitié), on finit par se poser 2 questions sur l'intérêt de cet objet médiatique:

1/ Quel est l'objectif journalistique ?
Car on n'est pas sur une étude sociologique, mais plutôt sur la version commentée d'une longue "séquence" politique. Après coup. Donc sans le suspense, ni le climax qui va avec.
Le chapitre commence toujours avec ce gimmick: incident ou drame puis arrêt sur image sur le héros en plein action (bon la c'est François Hollande, donc il faut relativiser le "en plein action") et la voix off qui dit "mais comment j'en suis arrivé là?".
Et là flash-back, blah-bla.
Donc le journaliste relate des faits, qu'on connait hein, et nous montre l'envers de la décision. Là c'est 3 pages de justifications, quelques remarques du journaliste et ... basta.
Pas d'études sur le métier, sur le pouvoir, ce n'est pas le propos. On est dans la génération télé-réalité donc on a du "contenu", du volume, en vrac, au kilomètre, mais pas d'analyse.
Un peu plus d'analyse, de synthèse, avec quelques anecdotes pour illustrer auraient été préférable à cette montagne de données sans data analyst.

2/ Quel est l'objectif du président en poste ?
On découvre qu'il est Machiavel (comme les autres j'imagine rien de nouveau la-dessus), mais on ne sait jamais ce qu'il pousse à vouloir le pouvoir, si ce n'est peut-être la jouissance qu'il procure. Le mec est sans idéologie, il est pragmatique, très réalisme historique.
Mais attention, on n'est pas le Prince de Machiavel ! La séquence se déroule en France après Loft Story....
Et hélas, au fil des révélations, au fil des pages, on est plus consterné qu'admiratif .... Cet homme décrit comme si intelligent, comme maitrisant les intrigues comme personne, lui si proche des journalistes: était-il si prétentieux pour penser qu'il contrôlerait le Monde, était-il si orgueilleux pour vouloir passer pour homme juste, bon (normal, héhé) au dépend de sa fonction, des autres, de son parti, de ses idées (bon ça il n'a pas d'idéologie, donc de ce côté là pas de soucis à se faire) ?

Le mec s'écoute parler sans arrêt tout au long du livre, les journalistes enregistre le show, il soliloque, se justifie, imite les autres, bref dans ce livre on assiste à un gros déballage, des moments mythiques de clash... mais on n'y apprend pas grand chose au final, au contraire, même si on se marre devant autant de mesquinerie, on finit plus petit, diminué et un peu flippé de découvrir le niveau de bêtise dans laquelle sombre notre pays.

Un peu comme dans les Anges en fait....