Un privé à Babylone par Much
Quand j'ai refermé "Un privé à Babylone", il y a de ça quelques mois déjà, je me suis laissée une note pour me rappeler de ne pas oublier d'exprimer mon avis à son sujet. Et puis la vie a passé. Quand j'ai dégoté "Le monstre des Hawkline" chez un bouquiniste bruxellois, la zone des tâches sans cesse repoussées s'est démarquée sur l'IRM de mes pensées, rappel d'une critique à faire depuis avant-avant-hier. Et puis la vie a passé. A la dernière ligne du bouquin sus-cité, je me suis dis "Allez, demain je m'y mets". Et puis la vie a passé.
Alors, que voulez-vous que je vous dise?
Que j'ai souri souvent à la lecture de ce roman parce qu'indéniablement j'ai vu dans ses lignes un petit peu de moi?
Que si ma vie avec Brautigan a connu les débuts douloureux d'une lecture avortée ("La pêche à la truite en Amérique"), chacun de ses récits a, depuis, faire naître quelques charmantes rêveries dans mon esprit?
Que c'est fort probablement l'un des auteurs que j'ai envie de défendre et de plébisciter avec le plus d'ardeur parce que son imaginaire me fascine toujours un peu plus? Parce que sa plume a ce petit quelque chose de délicat, cette étrange douceur qu'on cherche plus souvent qu'on ne la trouve?
Ou bien que Babylone avait pour moi quelque chose de familier, avec son air de mieux, de ville-échappatoire où l'on trouve refuge aux heures médiocres?
Je vous dirais bien un peu de tout ça, mais ça ferait long et il se fait tard.
Et puis Babylone m'attend.
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