Teasing

A la lecture de la dernière phrase de la dernière page, ma réaction fut : "c'est quoi cette fin ? c'est quoi ce bouquin ?"

Et pour cause, si la première partie de ces chroniques est typique de Giono, la seconde est un peu plus déroutante. Où donc veut nous emmener l'auteur ?

La fin est pour le moins inattendue... mais chut !


Giono en son royaume

Un roi sans divertissement est écrit après la 2nde guerre mondiale.

Aussi le style est-il sensiblement différent de ses récits ruraux d'avant guerre (Colline, Regain, Le chant du monde etc.) :

- Il est donc moins rugueux,

- la nature y est moins violente,

- les dialogues y sont moins folfloriques.

Pour autant, il en conserve tout de même un peu la couleur. Cette même nature est y rude, les loups y sont d'une rare violence, les relations entre individus y sont mises en exergue dans la simplicité et l'authencité.


Place à Ubu

Mais le point marquant n'est pas uniquement l'inflexion dans la manière d'écrire de l'écrivain.

Jean Giono semble souligner l'absurdité de la vie humaine.

On peut ainsi noter quelques incongruités dans chacune des 2 parties :

- sur le style, le roman est à plusieurs voix et il est parfois difficile de retrouver qui parle ;

- sur le fond, l'homme est plus que jamais un loup cruel pour l'homme. L'image est saillante dans les 2 principaux épisodes du début des chroniques.

- enfin, sur le fond toujours, comment ne pas noter que le titre du récit renvoi à la citation "un roi sans divertissement est un homme plein de misères" (Pascal). Le divertissement semble donc être le thème central et implicité de l'oeuvre. Tant sur le champs des métaphores (la distraction) que sur celui de la naration (événements festifs).


Diante ! Quelle profondeur !

A l'arrivée, Un roi sans divertissement est peut-être le livre le plus complexe et le plus alambiqué de Jean Giono.

Celui sur lequel il y a le plus à dire, à analyser, à comprendre (du moins essayer).

On retrouvera ainsi de nombreuses thématiques plus ou moins développées :

- la nature (et l'arbre en particulier),

- le rouge (ou rouge sang),

- l'ennui et/ou la permanence...


Pour cela et pour le reste que ma lecture n'aura pas identifié (compris), je ne peux que conseiller de lire Un roi sans divertissement après tous les grands classiques de l'auteur.

Créée

le 30 mai 2022

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Raider55

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