La simplicité est le mot qui peut résumer ce premier roman de Cécile Tlili publié chez Calman Levy.
Simplicité du style d’abord; d’une simplicité un peu recherchée, élégante, qui nous fait lire ce roman de 181 pages en quelques heures, portés que nous sommes par une fluidité qui sait pourtant exprimer avec pudeur les douleurs les plus profondes et les plus cachées.
Simplicité de l’histoire ; celle d’une micro tragédie respectant les unités de lieu, de temps et d’action. Deux couples aisés vont changer de vie le temps d’un dîner en prenant conscience de l’inanité de leur confort matériel et de leur manque d’amour. Le huis clos va faire doucement éclater leurs certitudes, les voies qu’ils s’étaient tracées.
Simplicité des personnages enfin qui sous des dehors raffinés, sous l’apparence de certitudes que donne l’exercice du pouvoir, laissent peu à peu s’agrandir leurs failles intimes : celle de ne pas avoir trouvé le sens de sa place dans le monde en tant que femme, celle d’avoir trahi ses origines tunisiennes et ses proches pour l’obtention de responsabilités pourtant de plus en plus pesantes et, pour les hommes, celle d’avoir dû renoncer à ses ambitions ou celle d’avoir dû abdiquer ses aspirations à un amour sincère.
Pour un premier roman, il est à noter que Cécile Tlili maîtrise à la perfection le temps de la narration, réussissant à faire monter subtilement la pression jusqu’au point de rupture où peut-être, ces vies en apparence réussies vont s’écrouler pour mieux se réaliser enfin, retrouvant une forme intuitive de solidarité féminine oubliée.
Le roman paraîtra le 23 août 2023