Yskandr, l’ambassadeur de Lsel en poste dans la capitale de l’Empire teixcalaanli, est mort. Sa remplaçante, la jeune Mahit Dzmare, part avec un handicap : la puce mémorielle censée lui fournir tous les souvenirs de son prédécesseur est défectueuse, la laissant démunie face à une société complexe dont elle a du mal à appréhender les codes. Elle peut cependant compter sur l’aide de Trois Posidonie, sa chargée de liaison pleine de ressources, pour la guider parmi les intrigues et les chausse-trappes de la politique teixcalaanlie. Mais plusieurs questions demeurent : qui a tué Yskandr, et pourquoi ? Risque-t-elle de subir le même sort ?
Un souvenir nommé empire rassemble tous les ingrédients d’une bonne recette : un univers original et cohérent, un empire galactique, des stations spatiales indépendantes, des implants mémoriels, un crime à résoudre, c’est prometteur.
Malheureusement, l’exécution laisse à désirer. Le roman dans son ensemble n’est finalement qu’une suite d’intrigues de palais, dont on se dit souvent qu’elles auraient pu exister dans n’importe quel univers. Les personnages sont pour la plupart fades et peu développés, notamment une Mahit Dzmare en protagoniste principale qui a beaucoup de mal à susciter l’intérêt ou l’attachement.
On parle grammaire et poésie, culture et mémoire institutionnelle, civilisation et colonialisme, conquête et politique, ça n’est pas totalement inintéressant, mais ça ne suffit malheureusement pas à faire vivre une histoire, et on s’ennuie quand même souvent. À force de parler, on n’agit pas beaucoup et il ne se passe finalement pas grand chose.
Il faut aussi évoquer ce tic stylistique totalement incompréhensible et insupportable, qui consiste à mettre un mot en italique à presque toutes les phrases. Et contrairement aux conventions, il ne s’agit pas d’un mot sur lequel on veut mettre un accent tonique ou sémantique, non, il semble bien que ces mots soient choisis totalement au hasard. Les nerfs du lecteur sont mis à rude épreuve, et sans raison apparente.
Un souvenir nommé empire a rencontré un vif succès, et a notamment obtenu le prix Hugo du meilleur roman en 2020.
Martine Arkady : Un souvenir nommé empire – 2019
Originalité : 4/5. Quelques bonnes idées qui ne rendent pas le récit déroutant.
Lisibilité : 2/5. C’est lent. Et ces mots en italique, pitié.
Diversité : 3/5. L’histoire évolue autour de quelques thèmes, c’est parfois lassant parce qu’on en fait vite le tour, mais ça reste plaisant.
Modernité : 2/5. On a un peu du mal à voir ce que ce roman apporte au genre, surtout après les space opera des vingt dernières années.
Cohérence : 3/5. Tant l’univers que le récit tiennent la route.
Moyenne : 5.6/10.
A conseiller si vous aimez les romans bavards.
https://olidupsite.wordpress.com/2024/08/12/teixcalaan-tome-1-un-souvenir-nomme-empire-martine-arkady/