David Lodge possède un humour anglais d'une tenue un peu spéciale : il mélange les joies de l'understatement et de l'apposition de l'élégant au trivial avec un goût pour le sexe et les détails crus semés l'air de rien dans son texte.
Il écrit une espèce de grande symphonie d'aéroport, un concerto des salles de conférences d'hôtels du monde entier avec pour protagonistes des héros britanniques, américains mais aussi quelques européens continentaux qui rivalisent tous de veulerie et de médiocrité, à part le héros bien-entendu.
Seulement le roman est relativement long et l'auteur maladroit dans son usage abusif des quelques mêmes procédés narratifs : une écriture chorale qui saute d'un personnage à l'autre en des paragraphes de plus en plus courts que le chapitre avance, un personnage qui arrive toujours en retard à un colloque universitaire, et des universitaires qui forniquent avec d'autres universitaires.
La langue est amusante, et le croquis cruel. Malheureusement l'auteur ne fait pas de mystère de son truc et finit par lasser le lecteur assez vite. Coup dans l'eau.