La nécessité d'avoir un livre de poche pour mon trajet en RER m'a amenée vers ce livre, car - bien que j'adore Crichton - le bouquin ne m'attirait pas particulièrement.
L'histoire d'un grand vol d'or lors de son transport en train m'ennuyait d'avance. Les grands exploits de malfaiteurs ne me plaisent que rarement car je n'aime pas le fait d'encenser et "rendre cool" (mon Dieu j'ai quel âge ?) des personnages qui on causé du tort, ça a tendance à m'enrager. Puis dans le titre Français, le "pour la Crimée" était rebutant, ça me paraissait trop compliqué (c'est idiot mais l'effet était bien présent).
Au final, Crichton relate (en romançant un peu) l'histoire sans trop en faire, l'accomplissement étant en soi impressionnant sans vouloir faire des protagonistes + que ce qu'ils n'étaient. Et le titre en V.O. The Great Train Robbery aurait dû me rassurer en impliquant que la destination finale du train n'était finalement qu'anecdotique pour tout le déroulé de l'histoire, donc pas besoin de culture sur la Crimée pour comprendre le tout. (je crois qu'on veut encore me démarrer avec ces décisions arbitraires de traduction et leur impact)
Au-delà de suivre les difficultés rencontrées qui ont été surmontées et qui étaient divertissantes, j'ai adoré le contexte de l'Angleterre victorienne des années 1850. Les descriptions sont concises, super instructives, pertinentes à l'histoire et vivides. J'ai adoré ce rappel de la vision des anglais - voire du monde - de l'époque et leur mentalité que ce soit par rapport au crime, au lien avec la pauvreté, les convenances, la notion de vitesse et l'apport qu'ont été les chemins de fer. C'était passionnant sans être chiant et ça avait un tel lien concret avec le vol que ça ne semblait pas du blabla superflu. Les infos autour du beffroi de Bateson, la révolte sanglante en Inde face aux colons, les combats de chien, les combats de boxe, etc, tous les sujets survolés.
Il est trop doué. Le livre se lit rapidement, est bien rythmé et finit sans tirer en longueur.