L’autobiographie de Neil Young détonne par son originalité. On sent que l’auteur l’a écrit de façon brute de décoffrage, sans doute avec peu de relectures. En réalité, plus qu’un livre c’est plutôt un cheminement de pensée, une sorte de journal intime, sans ordre chronologique et sans repères. Le temps de 500 pages on rentre dans la tête, le quotidien et les souvenirs de Neil Young.
Il détaille beaucoup de choses, et je dois avouer que j’ai eu du mal à m’accrocher au début du livre à cause de ça. Son amour des trains électriques, ses divers projets (baladeur de musique haute qualité, voiture ancienne et électrique, films, etc.) tiennent un rôle important dans le bouquin, si ce n’est le premier, éclipsant à moitié la musique.
Heureusement on en apprend aussi beaucoup sur son passé (notamment au Canada), la création de ses albums, tous les gens avec qui il a collaboré, avec ça et là quelques anecdotes intéressantes. On y découvre un Neil Young meneur, indépendant, impatient, parfois arrogant, honnête aussi, collectionneur, et surtout songeur.
En parallèle de ma lecture, j’ai googlé à plusieurs reprises pour ajouter des éléments à l’histoire, pour découvrir la tête ou le travail des personnes dont il parle, pour écouter des morceaux ou voir des clips. J’ai appris par ce biais et avec surprise que tout ce dont il parle dans le bouquin (écrit en 2011) s’est plus ou moins écroulé en 2015. Il s’est séparé de sa femme avec qui il était depuis plusieurs décennies, il a vendu sa maison d’Hawaii dont il parle beaucoup et où il a écrit une bonne partie du livre, son projet PureTone (devenu Pono) s’est avéré être un échec, il s’est brouillé avec Crosby. Aura-t-on droit à une seconde autobio pour remettre les pendules à l’heure ?
Je vous laisse avec quelques citations tirées du bouquin :
« Ce n’est jamais une bonne chose de se contenter de moins. Ce n’est pas une question de fric mais de respect. »
« J’accepte de ne pas voir tous mes rêves réalisés d’un coup, la vie est trop courte pour ça. »
« Je me suis senti pas mal vieux puis j’ai réalisé que j’étais vivant et que je devais en éprouver de la gratitude. »