Roman d'Albert Simonin paru en 1958 dans la Série Noire chez Gallimard sous le numéro 444.
(Ce qui est indiqué dans la fiche technique de SC est une probable réédition en 1981)
On est encore ici dans le grand style de Simonin avec son parler de voyou parisien.
L'histoire ? C'est encore une histoire de "caves" qui se croient tout permis. Deux anciens d'indo sont rapatriés en France mais un truand de Saïgon, le Maltais, leur confie une grosse somme d'argent à transporter et transmettre à Paris. Sauf que nos deux comparses qui ont l'avantage de ne pas avoir de casier, gardent le pognon pour le réinvestir dans un night-club à Pigalle, histoire de s'assurer un petit revenu. Evidemment, l'affaire ne marche pas si bien, les deux baroudeurs ont maille à partir avec la truanderie parisienne qui veut les ponctionner. Et puis surtout, le Maltais qui n'a pas trop admis l'entourloupe vient voir pour récupérer l'argent et régler les comptes. Sur ces entrefaites, un troisième truand, Pépère, vient se mêler à la danse et sous prétexte de soutien aux deux compères d'indo, les manipule. En fait, il veut surtout la peau du Maltais qui est un concurrent un encombrant. Et faire payer le service. A Pigalle on n'est quand même pas chez les philanthropes.
Joli micmac (il y a un mot plus exact et évocateur mais mon éducation me l'interdit) que les deux anciens d'Indo, deux vrais caves, n'avaient pas imaginé vivre … A un moment donné, les poings ou les flingues bien utiles en Indo s'avèrent guère suffisants pour faire régner la paix dans le mitan parisien. Et puis il y a le métier et le doigté qui va avec qui ne s'apprend pas forcément dans les rizières à chasser le Viet.
Bien entendu, il faut rajouter quelques nanas bourgeoises ou greluches qui viennent encore un peu plus compliquer la donne.
Car nos deux vétérans se piquent en plus de sentimentalisme. C'est le bouquet !
Au final, c'est bien du Simonin pur jus, toujours intéressant avec son second degré féroce qui baigne tous les personnages et ce milieu interlope parisien.
Il y a eu une adaptation au cinéma en 1958 par Michel Deville avec Hanin et Vaneck mais je ne connais pas.