Adoubée par Jonathan Franzen, comparée à Tartt, Roth, Wolfe et Irving par The Daily Telegraph, Nell Zink a fait une entrée tonitruante dans les lettres américaines, à 50 ans passés. Une comédie des erreurs, son deuxième roman, offre une intrigue passablement échevelée avec une héroïne lesbienne, qui fuit avec sa fille loin de son mari gay, en se faisant passer pour une femme noire (c'est possible en en ayant quelques gouttes de sang dans sa lignée) au coeur de la Virginie des années 60 à 80. Original, excentrique, brillant, cocasse et subversif : le livre est tout cela avec une succession de péripéties étranges et des commentaires, comme une voix off, d'une auteure en roue libre qui n'a peur de rien et surtout pas de choquer. C'est ici que se situent les limites d'un roman qui s'éloigne assez vite de tout réalisme et dont la fantaisie, pour agréable qu'elle soit malgré son systématisme, sert un discours faussement innocent qui n'a d'autre but que de faire admirer un style trop consciemment élaboré pour faire illusion. Les grands thèmes en filigrane : quête d'identité (y compris sexuelle) et racisme ne s'imposent jamais vaincus par une écriture qui semble surtout éprise d'elle-même. La mécanique d'Une comédie des erreurs est séduisante mais elle tourne un peu à vide.

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le 17 déc. 2016

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