Quoi de mieux pour découvrir la genèse du roman policier que de passer par les écrits d'un certain Sir Arthur Conan Doyle, narrant les enquêtes d'un détective devenu iconique dans l'imaginaire populaire : Sherlock Holmes ?
À eux deux et par la plume de Doyle, c'est un certain nombres d'enquêtes qu'il aura traité, allant des plus farfelues aux plus complexes, et s'il faut démarrer par un point pour en comprendre les rouages, c'est bel et bien cette Étude en Rouge. Ce célèbre récit de 1887 intronise la plupart des mécaniques Holmesiennes et met en place personnages et méthode d'analyse du cher détective,via des monologues explicatifs et ce célèbre adage devenu mythique "Les plus petits actes de Sherlock Holmes tendent tous vers une fin précise et concrète."
Mais bien évidemment, qui dit premier récit, dit aussi une plume qui, par moments, faiblit pour se perdre dans des circonvolutions inutiles notamment via une deuxième partie un brin longue (quoique haletante). Si le style de Doyle date un peu, avec des plot twist visibles à des kilomètres, il est important d'effectuer un effort de contextualisation et de se rappeler que quelques années auparavant, le genre du policier "naissait" par la plume de Allan Poe via Auguste Dupin, et est pour le coup absolument effroyable à lire. Qui ne se rappelle pas les tartines indigestes et ronflantes d'explications techniques et les monologues soporifiques ?
Doyle modernise donc le concept initié par Poe, lui ajoutant un peu de dynamisme avec des personnages moins torturés façon récit gothique, pour offrir ici une histoire de vengeance admirablement menée malgré un final traînant.