Un bon thriller noir
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Etat de New York, Ansel Packer attend dans le couloir de la mort la peine capitale à laquelle il est condamné pour avoir commis trois meurtres. Le décompte est entamé, il lui reste 12 heures avant de recevoir l’injection létale. Ansel ne veut pas mourir, il veut être « écouté, admiré, compris ». Depuis sa cellule, il revient sur son histoire, comment en est-il arrivé à commettre à trois reprises l’impensable ? En parallèle, les récits de trois femmes dont les destins sont irrémédiablement liés par cet être, s’enchevêtrent et mènent vers l’inexorable. Lavender, la mère d’Ansel, celle qui subit les coups d’un mari violent et qui pour protéger ses enfants, décide de les abandonner. Hazel, la soeur jumelle de Jenny, l’épouse et victime d’Ansel. Saffy, l’enquêtrice, dont le parcours chaotique a croisé celui d’Ansel à l’adolescence. Ces trois femmes, toutes impactées par les victimes du tueur en série, sont elles aussi victimes de ses actes, mais également d’une société qui ne s’intéresse qu’à ce qui se passe dans la tête du tueur et non à ses victimes. Danya Kukafka parvient dans ce roman à rééquilibrer les choses.
Un récit mené avec une grande intelligence, profondément humain, dont on ne ressort pas indemme. Nous voilà plongés au coeur d’une cellule, dans un état d’Amérique où l’on peut être « éligible à la peine capitale » comme on peut l’être pour une réduction d’impôt… Difficile de se mettre à la place de cet homme, qui a commis les pires crimes et attend seconde après seconde que sa dernière heure arrive, et pourtant l’angoisse monte implacablement et l’on écoute ce qu’il a à nous dire. Ce n’est pourtant pas un enfant de choeur qui, en un instant d’égarement, a commis l’irréparrable. Il est manipulateur, comme le prouve sa dernière tentative avec une gardienne de prison qu’il est parvenu à séduire. Il a rédigé une Théorie selon laquelle aucun être humain n’est fondamentalement bon ou mauvais, qu’il existe des univers parallèles ou un homme peut être radicalement différent, bref parvient-il à se convaincre, une dernière chance devrait être possible. En parallèle, l’autrice dresse les portraits de trois femmes qui ont toutes un lien avec le condamné. Par leur approche, le lecteur se pose des questions sur les choix de vie, sur la pertinence de la condamnation à mort. Les différents points de vue abordés sont très nuancés, l’auteure pose les faits, les ressentis, et laisse au lecteur le soin de se faire sa propre opinion. Il faut s’attendre à être ému, secoué par cette lecture dérangeante et passionnante.
Je remercie les Editions Buchet-Chastel et NetGalley pour cette lecture.
Créée
le 15 mai 2023
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