Une famille est une nouvelle à la fois amusante si on s'intéresse au début, puis triste lorsqu'on considère la fin.
La nouvelle commence sur les souvenirs d'un homme à propos de son camarade d'enfance dont le regard transmettait la force d'esprit et l'intelligence, mais qui préféra se marier avec une parisienne sotte. Ses souvenirs refont surface puisqu'il s'apprête à lui rendre visite après ce qui semble être un long moment.
La face amusante de l'histoire réside dans la description que fait le narrateur de son ancien ami, et de la vie actuelle qu'il mène ; de ses enfants, de sa femme, de la ville, de son comportement, même de ses paroles.
Au cours de la nouvelle, le narrateur ne cesse de nous surprendre avec la franchise qu'il nous réserve, mais dont il tempère l'usage face à son entourage avec lequel il use de diplomatie et d'hypocrisie nécessaire.
Le cynisme du narrateur et le mépris évident qu'il éprouve pour son hôte et sa famille finissent de rendre cette nouvelle amusante.
Toutefois, les quelques lignes de fins tranchent totalement de l'humour vers la tristesse, et terminent sur une fin insoupçonnée.
Maupassant, à travers le narrateur, nous livre une morale sur le plaisir et la fin de vie que je traduirais par ; mieux vaut mourir tôt et heureux que tard, triste, humilié, privé... malheureux en somme.
L'auteur nous fait donc le plaisir de mélanger deux humeurs, deux sentiments, dans une nouvelle, l'une se succédant à l'autre par une parfaite transition.
Une famille est une nouvelle sur la vie, comme beaucoup d'autres de Maupassant. C'est une nouvelle également sur la différence, notamment entre un homme marié, comblé qui pourtant est vu comme stupide et résigné par l'homme qui vient non accompagné.
Chacun doit sûrement penser que l'autre y perd, mais nous n'aurons pas le point de vue du père pour pouvoir l'affirmer.