La Galice jusqu'à l'hallali
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le 28 mai 2022
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Emma Donoghue a beau se montrer éclectique dans le choix de ses sujets (Room, Frog Music, Le pavillon des combattantes), elle réussit à chaque fois le tour de force de nous passionner, sans doute par son style, faussement simple, mais aussi grâce à la qualité des portraits de ses différents personnages. S'il en est de même dans Une fille j'ai embrassée, l'on trouvera dans la postface du roman une raison supplémentaire de lui donner crédit, celle d'avoir imaginé une fiction crédible à partir des éléments biographiques qu'elle possédait sur ses deux héroïnes, dans leur adolescence, et notamment sur Anne Lister, cette femme de lettres et exploratrice anglaise du XIXe siècle, qualifiée souvent de "première lesbienne moderne" (célèbre, serait-on tenté d'ajouter), si tant est que cette appellation ne soit pas teintée d'une légère misogynie. L'autrice est brillante pour créer un univers et elle y excelle encore ici, dans la description d'un pensionnat de jeunes filles de York, alors que l'Angleterre est en guerre contre contre ce diable de Napoléon. Emma Donoghue nous fait rencontrer une Anne Lister adolescente, déjà très sûre d'elle, éprise de liberté et d'aventures qu'elle vivra effectivement dans sa vie d'adulte. Mais si l'histoire d'amour de Une fille j'ai embrassée est touchante, c'est d'abord à cause de l'autre demoiselle, Eliza Raine, réservée et quelque peu timide, issue d'un métissage dans les Indes, qui la complexe à cause de sa peau brune. Ce n'est pas un secret de révéler qu'elle passa une grande partie de sa vie future en asile psychiatrique et ce premier amour y fut naturellement pour beaucoup. Ann Lister l'a t'elle manipulée ou éprouva t-elle des sentiments d'une totale réciprocité, c'est à chaque lecteur d'en décider, dans ce récit qui prend son temps, parfois un peu trop, mais qui confirme le talent de la romancière pour nous immerger en des temps et en un lieu, admirablement dépeints.
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Créée
le 21 déc. 2024
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