Contrairement à ce que laisse entendre son titre, Une histoire naturelle des dragons ne pourrait être consulté en cours de biologie par les collégiens du Pays-de-Touc.
En effet, le roman emprunte à plusieurs genres littéraires avec lesquels il jongle au fil des pages. On découvre d'abord une autobiographie fictive, narrant la jeunesse et la "quête du mari" de Lady Isabelle Trend. L'histoire oscille ensuite entre le compte-rendu de safari (à travers les descriptions contemplatives des dragons ou encore les soupçons de braconnages), le récit de voyage scientifique proche de ceux publiés au XIXème siècle (grâce aux descriptions pointues des caractéristiques des gros reptiles appuyées par des dessins naturalistes) et le bon vieux roman d'aventure (schéma classique de la quête d'exploration qui se transforme en enquête de terrain).
Le personnage principal - également narratrice de l'histoire - vole la vedette aux grosses bêbêtes à écailles. Très vite, son fort tempérament se dévoile ainsi que sa passion dévorante pour l'étude des dragons. Ces traits de caractère vont se trouver étranglés par le carcan d'une société très masculine de gentleman érudits.
On assiste à un balancement permanent entre la bienséance et l'émancipation. Courir fesses à l'air jupons arrachés dans une expédition solitaire ou prendre sagement des notes dans l'ombre de son mari ? Telle est la question.
Globalement, la lecture du roman est agréable. Malgré quelques essoufflements de rythme vers la fin, c'est un bon roman de fantasy, avec un univers intéressant à découvrir avec ses codes et ses rites.
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Les dragons butent tout le monde et gagnent à la fin, donc c'est cool. Meh.
On attendra patiemment le prochain tome des aventures culottées de la dame aux dragons.