Murakami est un de mes auteurs favoris. J'ai commencé à le lire il y a presque 15 ans, et j'ai, depuis, lu la plupart de ses ouvrages. Certains sont exceptionnels (Les Chroniques de l'oiseau à ressort, L'incolore Tsukuru, 1Q84), d'autres plus moyens, et c'est bien normal. Normal donc qu'il y ait une erreur de parcours ? Je crois bien que si c'est le cas, nous y sommes.
Le Meurtre du Commandeur est une répétition sans fin des mêmes scènes, une paraphrase constante. L'auteur nous a habitués à ses personnages laconiques, ses scènes contemplatives, ses descriptions vibrantes de réalisme. Ici, tout est "trop". C'est très précisément ce qui m'a gênée : à chaque action, la scène est répétée en dialogues, puis reprise lors d'une énième description, puis rappelée à travers un souvenir. Comme une dissertation que l'on tente d'étoffer par tous les moyens.
Tout au long des quelques 550 pages, l'intrigue avance très laborieusement. Les dialogues sont la plupart du temps plats et sans grande valeur. Les personnages peu travaillés. Finalement que retient-on de ce tome ? Pas grand chose, si ce n'est l'impression désagréable que l'auteur se complaît dans le "rien". Et pour ma part, je ne suis pas suffisamment intellectuelle pour y apposer une réflexion philosophique ou pour apprécier dans ce vide un quelconque génie.
À toutes les personnes qui auraient été déçues à la lecture de ce tome, que je vous rassure : Si ce roman est une erreur de parcours, elle n'enlève en rien la grandeur et l'étendue de l'oeuvre que Murakami a écrite. Allez donc voir du côté de ses autres romans (Kafka semble être une de ses oeuvres les plus appréciées) pour en comprendre toute la force.