Chagrin d'absence
Que lire après avoir terminé l'ébouriffant 4321 de Paul Auster ? Changer de style, d'univers, de rythme, d'écriture et d'ambition. Avec Une longue impatience de Gaëlle Josse, une auteure discrète...
le 7 févr. 2018
2 j'aime
Que lire après avoir terminé l'ébouriffant 4321 de Paul Auster ? Changer de style, d'univers, de rythme, d'écriture et d'ambition. Avec Une longue impatience de Gaëlle Josse, une auteure discrète mais très aimé de ses lecteurs (et trices, beaucoup). Elle mérite d'être découverte, en effet, pour la dentelle de ses mots, particulièrement, pour son usage brillant de toute une myriade d'adjectifs, ces mal-aimés de la littérature dont on prétend qu'il ne faut pas en abuser. Une longue impatience est d'une grande douceur apparente et recèle pourtant une tragédie. Celle d'une femme de l'immédiat après-guerre, (Anne) quelque part en Bretagne, qui attend le retour de son fils (Louis), né d'un premier mariage, qui a pris la fuite après une dispute et une correction infligée par son mari. Y a t-il quelque chose de plus difficile à conter que l'attente ? Sans tomber dans la description répétitive de la banalité de la routine quotidienne, sans dramatiser les états d'âme d'une mère encalminée dans sa peine. Le livre de Gaëlle Josse est court mais il est aussi vibrant et déchirant. C'est le chagrin de l'absence qui domine mais la romancière évoque aussi, au détour des pages, le poids des coutumes et de la bienséance dans la province française juste après les privations de la guerre et l'occupation ennemie. Et les lettres qu'elle envoie, comme autant de bouteilles à la mer, sont superbes, rempli de plats cuisinés pour symboliser l'amour. Le portrait de cette femme et mère est profond et délicat. Au terme du livre, c'est son fils qui prend le relais et la plume. Les dernières pages sont magnifiques, on y sent l'air du large, le sel des larmes rentrées et la force de souvenirs qui ne s'estomperont jamais.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2018
Créée
le 7 févr. 2018
Critique lue 524 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Une longue impatience
Que lire après avoir terminé l'ébouriffant 4321 de Paul Auster ? Changer de style, d'univers, de rythme, d'écriture et d'ambition. Avec Une longue impatience de Gaëlle Josse, une auteure discrète...
le 7 févr. 2018
2 j'aime
Un roman qui raconte le couple mère-fils quand il est séparé. Un roman d'une tristesse redoutable sur l'attente et sur la force de l'espoir. Un roman d'une beauté indicible.
Par
le 21 avr. 2019
1 j'aime
"Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête." Un soir Louis seize ans, ne rentre pas. Le livre nous dévoile les pensées d'Anne sa...
le 22 oct. 2018
1 j'aime
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13