Dure douceur
Ce roman est un hommage à la culture américaine et à la culture britannique, à leurs mondes intellectuels et à leurs peuples, à la littérature jeunesse et adulte. Amitié, passé et secrets, enfance...
Par
le 14 juin 2020
Eh petit t'es déjà tombé amoureux d'un livre ? Je te jure.
Et pas de blagues hein je parle pas de l'amour que t'as pour un livre que tu t'en vas cocufier avec ta prochaine lecture "jubilatoircoupdepoingclaquedanslagueule".
Je parle de l'amour mou, celui avec qui c'est pas grave de s'ennuyer. Celui pour qui tu veux pas que les minutes brûlent aussi vite que les secondes dans un feu de cheminée. L'Amour du livre que tu préfères pas lire sinon à la fin y'aura marqué "fin" plus vite que prévu.
Ben tu vois, je préférerai que ce livre tu l'aimes pas. Pas parce que je serai jaloux ou quoi, mais pour pas que tu viennes salir ce que j'ai ressenti et c'est tout.
Je sais pas vraiment de qui Julia Glass s'est inspirée pour écrire Une Maison parmi les arbres quand elle fait mourir le personnage principal dès le début qui s'appelle Mort Lear, mais moi j'ai beaucoup pensé à Maurice Sendak - c'est celui qui a fait Max et les Maximonstres au cas où tu savais pas.
Ah oui je t'ai pas dit, ce roman est un truc de niche. Et par niche j'entends tous les gosses qui ont été bercés aux albums de l'École des Loisirs américains parce qu'ils y étaient abonnés à la fin des années 80. Julia Glass donne pour références de nombreux illustrateurs anglophones, mais également à tout ce qui compte de piliers de littérature anglo-saxonne.
Got it ?
Et aussi niveau décor t'es dans ce que j'appelle les États-Unis mous ; la Nouvelle Angleterre, où t'as l'impression que l'hiver et le début de l'Automne sont mille fois plus magnifique que dans toutes les photos d'un Lonely Planet pété de landscapes. Où les gens portent des pulls et où Calvin doit être en train de jouer sur un trottoir avec son tigre qui s'appelle Hobbes, et où le sirop d'érable industriel doit avoir un goût exquis.
Bref, Une Maison parmi les arbres raconte la vie d'artistes bourgeois qui font comme les montagnes russes à force de se côtoyer.
Mort Lear vient de mourir donc, et laisse derrière lui un héritage colossal. C'est pas tant sur le fric que l'histoire se porte, mais sur l'héritage de l'âme de Mort, comment il a impacté tout son entourage, sans que Julia Glass ne le glorifie ni ne le traîne dans la boue avec une révélation qui te retourne l'estomac. Je te jure même c'est comme si la maison de Mort elle se souvenait de lui dans chaque pièce où il a vécu. Et je sais pas pourquoi mais ça m'a fait encore plus aimer ma nouvelle maison dans ma vraie vie et ça c'est super important je trouve.
La vie, simple comme un fragment de temps quand tu fermes les yeux après avoir enregistré la couleur des feuilles oranges en plein été. Avec du Philipp Glass dans tes oreilles.
C'est l'histoire de Tommy qui est en fait Tomasina et qui était la fourmi active dans l'ombre de Mort. C'est l'histoire aussi de Nick Greene qui jouera Mort dans le biopic qui lui est consacré au cinéma. C'est l'histoire de Dani, le frère de Tommy qui sans le savoir sur le moment à permis à Mort de créer son personnage, son chef d'oeuvre, "Ivo", une sorte d'enfant éternel qui a bercé des générations entières d'enfants terribles.
J'ai dit que j'avais pas envie d'en parler alors j'en dis pas plus sinon je vais déborder comme à chaque fois. Franchement j'ai eu mille fois les larmes aux yeux, et pas seulement quand on parle du compagnon de Mort Lear quand ils traversent les années Sida jusqu'à la mort de Soren. J'ai eu envie de pleurer pour les trahisons qu'on ravale parce qu'on se rend compte que la vie a moins à nous offrir ailleurs, j'ai eu envie de pleurer quand tout s'arrange ou semble s'arranger parce qu'on est dans un roman mais en vrai on sait jamais ce qui se passe quand on le referme pas vrai ?
Ça change TELLEMENT du nature writing dont est capable de nous offrir ces éditions.
Un grand MERCI. Je bercerai ce livre le plus longtemps possible. Je ne veux jamais l'oublier et je serai tellement ... "exigeant" quand je l'offrirai à quelqu'un (je suis un sale con snob en vrai si t'es pas au courant déjà)...
Pfiou. C'était vraiment l'aventure, j'ai pas voyagé du tout, j'ai juste envie de mettre un pull de ronger les manches avec mes mains, de sortir du bain et de me faire une tarte aux noix de pécan.
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Créée
le 6 août 2021
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