Une mort très douce... Ce n'est pas vraiment l'impression que l'on a en lisant cet ouvrage. Je dirais plutôt une mort assez froide, difficile, à laquelle on assiste, dans l'intimité du vécu de Simone de Beauvoir. J'ai lu ce livre – court et efficace – dans une période où je réfléchissais sur le sujet de la mort après avoir failli perdre mon père. J'avais besoin de lire à ce sujet, de comprendre, de voir comment les auteurs se sont exprimés sur un sujet souvent tabou. J'ai aimé cette lecture intime, même si j'avais parfois l'impression dérangeante d'être au milieu, de m'incruster dans un moment délicat au sein d'une famille qui n'est pas la mienne.
Certains passages sont douloureux, notamment l'aspect « organique », médical, froidement scientifique, où l'on voit les docteurs ne pas trop savoir quoi dire, la malade ne plus trop savoir où elle en est, les filles ne pas trop savoir comment se comporter.
Ce livre aborde, au final, plusieurs aspects de la maladie et de la mort d'un proche – la gêne quand on voit un proche mis à nu dans tous les sens du terme, la nostalgie, l'incompréhension, la danse entre l'espoir et l'attente de la mort, le passé qui remonte inévitablement dans une famille lorsqu'un décès approche.
Il y a quelque chose de gênant et à la fois, quelque chose de nécessaire, dans ce récit. À lire, même si la lecture laisse quelque peu perplexe.