Le titre n'est pas ragoûtant. On imagine Zola s'essayer au roman d'amour "pur", avec toutes les niaiseries guimauves que ça implique.
Pas du tout.
"Une page d'amour" est au contraire un livre dur, poignant, qui mène - pour simplifier - une mère à délaisser sa fille malade tant elle est amoureuse. On déteste volontiers le personnage principal, on n'arrive pas toujours à aimer son rejeton capricieux ; dans l'ensemble, on peut être surpris par la puissance d'un roman méconnu, pour ne pas dire inconnu.
Cette "page d'amour" est sans doute un de mes préférés - je viens de finir "Nana", non sans peine - parce qu'il peut se targuer d'un rythme soutenu, d'une intrigue intéressante sans être facile ; d'un propos grave. Les escapades sexuelles de l'épisode suivant rendent moins bien compte des perversités de l'amour que son prédécesseur, à mon sens.