Un premier roman post Harry Potter d'une facture plutôt bonne.
J'avais décidé de lire ce premier roman de J.K Rowling car il marquait une première tentative romanesque suite au succès planétaire de sa franchise Harry Potter. En quittant Poudlard, l'écrivain britannique a choisi comme une unité de lieu une petite bourgade nommée Pagford où elle nous invite à analyser le comportement de citoyens suite au décès soudain d'un membre de leur conseil paroissial. Présenté comme cela, le lecteur que je suis, s'attendait vraiment à un traitement façon "rat-race" (plaçons nos pions pour arriver à nos fins) de l'intrigue, ce que Une place à prendre aborde mais pas seulement.
En effet, J.K Rowling a voulu donner de l'ambition à son roman en en faisant une fresque sociologique où vous croisez pal mal de gamins en conflit avec leurs familles ( en ce qui concerne les familles Price, Jawanda, Weedon et Wall avec des contextes variés), des couples en rupture (car usure conjugale, mauvaise entente ou problèmes psychologiques latents) et où les nouvelles technologies servent à décrédibiliser son voisin ou une tête de turc (notre monde bien actuel dans toute sa splendeur). L'un dans l'autre, cette addition d'ingrédients supplémentaires constitue à la fois la force et la faiblesse de ce livre. En tant que "story-teller" habile, J.K Rowling sait qu'il faut captiver son lectorat pour qu'il ne se détourne pas de l'intrigue principale.Cependant, Pagford n'est pas Poudlard et les effets mélodramatiques chez la bande de sorciers deviennent moins efficaces chez ces concitoyens plus "ordinaires". Ce qui reste intéressant ici demeure la modernité contextuelle des évènements où l'écrivain n'a plus à installer un environnement imaginaire pour faire vivre son texte. Et de ce côté-là, J.K Rowling a effectué son changement de style avec brio.
Pour tout vous dire, ce roman fait près de huit cent pages. C'est un format habituel chez la créatrice d'Harry Potter mais était-il idéal pour Une place à prendre? Pour être franc avec vous, je n'en suis pas persuadé et serais curieux de savoir si J.K Rowling a eu cette réflexion avant de publier son roman. Quelque part, le lecteur ressent un peu les interrogations de l'écrivain quand il parcourt les sept parties plus ou moins inégales du livre, sachant que les deux dernières servent d'épilogue à l'ensemble.
Si vous êtes fan de la franchise Harry Potter ( en tant que lecteur ou spectateur), la question sera si vous tolérez ce changement de style ou d'atmosphère. Si vous ne connaissez pas du tout le jeune sorcier et sa bande, ce roman peut vous intéresser car vous n'aurez pas la tentation de comparer avec ce que vous connaissez déjà. Faites vos jeux et bonne lecture!