Après avoir visionné le film Mishima : a life in four chapters dont le rapport à l'esthétique et l'engagement politique entre autres m'avait saisi, c'est par ce livre que je commence son œuvre.


Le style sobre ne m'a pas charmé outre mesure, mais il faut dire qu'après Malraux tout parait plat. Il y a bien sûr toujours une perte dans la traduction. Le livre ne m'a pas déplu au point de ne pas vouloir renouveler l'expérience et se lit facilement d'un bout à l'autre. C'est un livre de ses débuts, son deuxième roman après Confession d'un masque.


La difficulté que j'ai eu à adhérer au roman provient du personnage principale, Etsuko. Elle est insaisissable, dotée d'une jalousie qui ressemble à des caprices d'enfant et va même jusqu'à souhaiter la mort de son mari sans motif apparent, puisse-t-il y en avoir jamais un. La première partie du récit qui tourne autour de la mort de son mari et de sa relation avec ce dernier m'a paru complètement irréelle. La deuxième partie reprend et développe les mêmes éléments autour cette fois de l'amour pour Saburo, le jardinier, qui finira de manière plus tragique encore.


Elle tue son amoureux à coup de pioche


À mon sens, c'est un spoiler mais si par malheur vous lisez l'endos du livre au préalable, vous le saurez d'emblée. Les dernières pages m'ont plu et rattrapent un peu l'ennui mitigé pour s'y rendre. Le récit comporte peu d'actions et gravite autour des sentiments et réflexions d'Etsuko qui ont le mérite de dérouter. Femme dangereuse et malsaine dont on peut questionner la santé mentale mais que rien n'a rendu attachante à la manière d'un Heathcliff.


Livre curieux mais non mémorable.

Aldaron
6
Écrit par

Créée

le 13 oct. 2020

Critique lue 158 fois

1 j'aime

Aldaron

Écrit par

Critique lue 158 fois

1

D'autres avis sur Une soif d'amour

Une soif d'amour
PrinceChtch
8

Étancher la soif

J'ai lu « Une Soif d’Amour » un an après avoir découvert Yukio Mishima. C’était l’été dernier, j’avais emmené « Les Amours Interdites » en Espagne. De retour au bureau, alors que mes collègues...

le 12 avr. 2021

1 j'aime

Une soif d'amour
Aldaron
6

Soif non étanchée

Après avoir visionné le film Mishima : a life in four chapters dont le rapport à l'esthétique et l'engagement politique entre autres m'avait saisi, c'est par ce livre que je commence son œuvre. Le...

le 13 oct. 2020

1 j'aime

Une soif d'amour
An-so
4

La jalousie

Etsuko est une femme que je qualifierais de "mal dans sa tête". Veuve, et partagée entre la joie de voir son mari mourir et la colère de ne pas être morte avant, elle semble dotée d'une personnalité...

le 8 oct. 2017

Du même critique

Malatesta
Aldaron
7

Mal attesté ?

Malatesta est une pièce d'inspiration historique autour des six derniers mois de la vie de l'italien Sigismondo Pandolfo Malatesta (1417 - 1468). Montherlant se base sur le manuscrit d'un de ses...

le 26 oct. 2020

1 j'aime

La Reine morte
Aldaron
8

Trancher le noeud épouvantable de contradictions

Bien que la pièce soit écrite en 1942, s'il faut prendre en compte le contexte historique dans son écriture, il ne faut toutefois le surestimer. Même si une création est grouillement, éclosions...

le 23 oct. 2020

1 j'aime

L'Exil
Aldaron
7

Exil de la patrie profonde

L'exil est le premier écrit de Montherlant qu'il a jugé digne d'être conservé. Il ne recommencera à écrire du théâtre que 26 ans plus tard. La pièce est écrite en 1914 à la veille de la...

le 22 oct. 2020

1 j'aime