Que l'on soit bien clair, Une veuve de papier est un bon bouquin. Hélas, c'est un Irving moyen. Après avoir lu l'inoubliable Monde selon Garp et L'épopée du buveur d'eau, je m'attendais à retrouver le génie décalé de ce cher John. Au lieu de cela, j'ai eu l'impression de plonger dans les états d'âme d'un écrivain, sorte d'autobiographie cachée, reflet du personnage qu'il dépeint. Je ne me suis pas amusée comme à mon habitude avec Irving, je n'ai pas voyagé. J'ai retrouvé des thèmes classiques qu'il avait déjà exploité, les putes d'amsterdam, le féminisme, les personnages frustrés par le sexe, les passages de bouquins imaginaires, etc etc.
Je pense que tu voulais en passer par là John, te retrouver, te questionner, te défendre aussi (peut-être, ce n'est que supposition). Mais tu en as perdu ce qui m'avait amenée à toi, la bizarrerie dans le quotidien, l'étrange dans le banal. Au lieu de cela, j'ai tenu entre mes mains le récit ordinaire de personnages peu charismatiques. Et par pitié, cette fin, ça pue John, j'ai eu l'impression de me faire arnaquer, après avoir lu plus de 300 pages.
Je dirais donc à ceux qui ne connaissent pas l'auteur de passer leur chemin, de se détourner de cette tragédie, de cet enterrement, et de commencer leur lecture par "Le monde selon Garp".