Quelques jours après, son entrée au Panthéon (juillet 2018), c‘est avec beaucoup d’émotion que j’ai eu envie de découvrir le destin de Madame Simone Veil, une femme politique qui ne peut que susciter admiration.
Simone Veil, née Jacob voit le jour le 13 juillet 1927. Elle vivait au sein d’une famille juive unie. Elle avait reçu une éducation intelligente et rigoureuse qui lui a permis de se façonner les meilleures armes pour affronter la vie. Déjà, enfant, elle avait un esprit contestataire (éclats de voix). Si les années 20 furent celles du bonheur, la douceur du cercle familial va laisser place à un destin tragique, comme tant d’autres familles juives. Le lecteur ne pourra pas rester de marbre face aux nombreuses pages consacrées à la déportation dont a été victime Simone Veil. On y découvre un quotidien effroyable, un déchainement de violence contre les juifs. Les nazis ne laissent rien au hasard. Les ordres fusent avec agressivité. On vit un véritable cauchemar. Angoisse et mort sont en permanence réunies. Même si nos poumons se compriment, notre taux d’adrénaline augmente à une vitesse vertigineuse, la Shoah demeure un phénomène spécifique et totalement inaccessible, malgré tous les témoignages et récits qui lui sont consacrés, cependant, le lecteur ne doit pas ignorer l’horreur vécue par toux ceux qui sont revenus de ces camps. Pendant longtemps ils ont voulu parler. Pendant longtemps, ils ont dérangés. On n’a pas voulu les écouter. L’auteur refuse d’oublier ces terribles années. Bien au contraire, elle veut laisser un témoignage saisissant.
Son parcours est exceptionnel. Après ses années de déportation, où elle perd son père, son frère et sa mère, elle reviendra avec ses sœurs Madeleine et Denise elles aussi déportées , elle épouse Antoine Veil en 1946 et effectue des études de Droit et de Sciences Politiques. Elle entre ensuite dans la magistrature comme haut fonctionnaire. (Ce parcours est certes intéressant mais reste fastidieux à lire.)
Simone Veil a su s’imposer dans le milieu politique, un milieu dans lequel, les hommes règnent en maitre. Elle a écorné le monopole masculin.
Le 28 mai 1974, Simone Veil est nommée ministre de la Santé par Jacques Chirac, alors Premier ministre. On gardera toujours en mémoire que Madame Veil a marqué la lutte pour les droits des femmes. Le 26 novembre 1974, elle présente devant les députés son projet de loi sur l’avortement.
Le 17 janvier 1975, la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse est promulguée. Jusque-là, avorter pour une raison non médicale était un délit, passible de prison.